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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 21:44

La croissance de la productivité a fortement ralenti à travers le monde. En 2014, la croissance de la productivité de la productivité globale des facteurs (PGF) a oscillé autour de zéro pour la troisième année consécutive, alors qu’elle atteignait 1 % en 1996-2006 et 0,5 % en 2007-2012.

Comme Barry Eichengreen, Donghyun Park et Kwanho Shin (2015) l’indiquent, il serait tentant d’invoquer la crise financière pour expliquer ce ralentissement ; elle a en effet perturbé l’offre de crédit (qui se révèle importante pour l’innovation) et les échanges internationaux (qui sont importants pour la diffusion des innovations). Mais le ralentissement de la PGF est un phénomène généralisé : il touche aussi bien les pays qui ont été les plus touchés par la crise que les pays qui en ont été relativement épargnés. D’autre part, dans les pays avancés, ce ralentissement s’est amorcé avant la crise mondiale. Certains ont pu suggérer que le ralentissement de la croissance de la productivité dans les pays avancés puisse s’expliquer par un épuisement de l’innovation (comme le pense notamment Robert Gordon) ou bien par la stagnation séculaire, c’est-à-dire par une insuffisance chronique de la demande globale [comme le suggère notamment Larry Summers, 2014]. Barry Eichengreen, Donghyun Park et Kwanho Shin (2011), tout comme d’autres auteurs, ont suggéré que les pays émergents étaient susceptibles de basculer dans véritable trappe à revenu intermédiaire (middle-income trap) : à partir d’un certain niveau de développement, les pays ne parviennent plus à poursuivre leur croissance en se contentant de réallouer la main-d’œuvre du secteur agricole vers le secteur industriel, si bien qu’ils risquent de ne finalement pas parvenir à rejoindre le club des pays avancés. Pourtant, cette thèse ne parvient pas à expliquer que la croissance de la productivité ait également ralenti dans les pays à faible revenu.

Pablo Ferriera, Antonio Galvao, Fabio Reis Gomez et Samuel Pesoa (2010) avaient cherché à estimer les changements structuraux touchant la PGF dans un échantillon de 77 pays entre 1950 et 2000. Puis ils avaient identifié et cherché à expliquer les ruptures dans la croissance de la PGF. Ils ont constaté que le tiers des données présentent au moins une rupture de rythme. Les ruptures conduisant à une décélération de la croissance sont plus communs, ce qui suggère qu’après une rupture la PGF a des difficultés à accélérer. Les ruptures étaient principalement concentrées au début des années soixante-dix dans les pays avancés, mais elles ont été bien plus diverses en termes de calendrier dans les pays en développement. Ferriera et ses coauteurs ont interprété ces résultats comme suggérant que les effondrements de la croissance de la PGF dans les pays avancés sont principalement associés à des facteurs externes (mondiaux), notamment les chocs des prix de l’énergie, alors que les ralentissements de la croissance de la PGF dans les pays en développement s’expliquent principalement par des chocs sont spécifiques à chacun d'entre eux.

Dans une étude plus récente, Eichengreen, Park et Shin (2015) ont identifié des épisodes passés de décélérations brutales et soutenues de la croissance de la PGF en utilisant les données pour un large échantillon de pays et d’années. Les ralentissements de PGF n’ont pas seulement eu lieu durant les années soixante-dix (période sur laquelle se sont focalisées les précédentes études), puisque les auteurs observent de tels épisodes à la fin des années quatre-vingt, au début des années quatre-vingt-dix et au milieu des années deux mille, à la veille de la crise financière mondial. Ces ralentissements sont répandu : ils constatent 77 ralentissements dans leur échantillon, aussi bien dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu intermédiaire et dans les pays à haut revenu. Les ralentissements ont surtout lieu lorsque le PIB par tête est proche de 4.000 dollars, de 11.000 dollars et de 33.000 dollars (aux prix de 2005), mais les auteurs soulignent qu’aucun niveau de vie, ni aucune période de temps, n'immunisent les pays contre le risque d’effondrement de la croissance de la productivité.

Cette analyse permet à Eichengreen et à ses coauteurs de comprendre quelles politiques doivent être privilégiées ou au contraire écartées pour réduire le risque de ralentissement de la croissance de la PGF. Ils constatent par exemple une relation négative entre l’incidence des effondrements de la PGF et la réussite scolaire, lorsque l’on mesure cette dernière avec la durée moyenne de scolarité. En outre, les pays présentant les systèmes politiques les plus robustes sont les moins susceptibles de connaître des effondrements de la PGF. Les pays consacrant une part élevée de leur PIB à l’investissement sont davantage exposés aux effondrements de PGF, ce qui est cohérent avec l’idée d’un arbitrage entre la croissance extensive et la croissance intensive qui donnent respectivement une priorité à l’expansion des capacités de production et à la croissance de la productivité.

Eichengreen et ses coauteurs jugent la distinction entre chocs mondiaux et chocs spécifiques aux pays comme particulièrement importante. De faibles niveaux de réussite scolaire, des taux d’investissement inhabituellement élevés et de faibles systèmes politiques sont des facteurs contribuant aux ralentissements spécifiques aux pays. Les facteurs mondiaux jouent également un rôle important : la difficulté d'obtenir du crédit (telle qu'elle est mesurée par le LIBOR), l'aversion au risque (telle qu'elle est mesurée par le TED spread) et les prix du pétrole sont positivement et fortemment corrélés avec la probabilité d'un effondrement de la PGF. En outre, même si les effondrements de la PGF affectent aussi bien les pays riches que les pays pauvres, la nature de ces effondrements diffère souvent selon le niveau de vie du pays. Par exemple, dans les pays à revenu intermédiaire, le ralentissement est associé à l’épuisement du processus de réallocation de la main-d’œuvre du secteur agricole vers le secteur industriel. Dans les pays à haut revenu, les effondrements de la productivité sont souvent associés à la transition vers les services, où les gains de productivité sont plus difficiles à obtenir.

 

Références

EICHENGREEN, Barry, Donghyun PARK & Kwanho SHIN (2011), « When fast growing economies slow down: International evidence and implications for China », NBER, working paper, n° 16919. 

EICHENGREEN, Barry, Donghyun PARK, & Kwanho SHIN (2015), « The global productivity slump: common and country-specific factors », NBER, working paper, n° 21556, septembre.

FERRIERA, Pablo, Antonio GALVAO, Fabio Reis GOMEZ & Samuel PESOA (2010), « The effects of external and internal shocks on total factor productivity », in The Quarterly Review of Economics and Finance, vol. 50, n° 3, août.

SUMMERS, Lawrence (2014), « U.S. economic prospects: Secular stagnation, hysteresis, and the zero lower bound », in Business Economics, vol. 49, n° 2.

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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 19:23

L’économie japonaise est confrontée à la stagnation et la déflation depuis deux décennies, suite à l’éclatement de bulles boursière et immobilière. En 2013, son PIB nominal était inférieur de 6 % au niveau qu’il atteignait au milieu des années quatre-vingt dix [Rhee, 2015]. La dette publique a suivi une trajectoire explosive, en raison de la faiblesse de l’activité, mais aussi de l’incohérence des plans de relance budgétaire, trop fréquents pour ne pas creuser les déficits budgétaires, mais trop rapidement avortés pour réellement parvenir à stimuler l’activité. Elle représente désormais 246 % du PIB [The Economist, 2015]. Le vieillissement rapide de la population nippone est non seulement susceptible de freiner le potentiel de croissance, notamment en entraînant un déclin de la population active, mais elle promet également de fortement détériorer les finances publiques, dans la mesure où les pensions de retraite vont s'accroître alors même que de moins en moins d'actifs contribueront au financement du système de retraite.

Shinzo Abe a pris ses fonctions de premier ministre en décembre 2012 avec un programme volontariste : il promettait de sortir enfin le Japon de la stagnation et de pouvoir ainsi ramener la dette publique sur une trajectoire plus soutenable. Il inaugura tout un ensemble de politiques économiques que la presse économique a rapidement qualifié d’« Abenomics » et qui repose sur « trois flèches », à savoir une politique monétaire accommodante (la première flèche), une relance budgétaire (la deuxième flèche) et des réformes structurelles (la troisième flèche). C’est l’assouplissement monétaire qui constitue le volet de mesures le plus agressif et le plus innovant. En effet, sous l’impulsion de son gouverneur Haruhiko Kuroda, la Banque du Japon a adopté en avril 2013 un programme d’assouplissement quantitatif et qualitatif afin de ramener l’inflation à 2 % d’ici 2 ans, c’est-à-dire de mettre enfin un terme à deux décennies de déflation récurrente. En l’occurrence, elle a accumulé des titres publics japonais pour un montant de 128 mille milliards de yens, soit l’équivalent de 25 % du PIB. Par conséquent, son bilan est passé de 25 % à 57 % du PIB entre le quatrième trimestre de 2012 et le premier trimestre de 2015. La politique budgétaire a par contre été utilisée de façon quelque peu incohérente : si elle a en effet été initialement expansionniste, elle s’est resserrée avec la hausse de la taxe de consommation de 5 % à 8 % en avril 2014. Enfin, le dernier volet de l’Abenomics, en l’occurrence les réformes structurelles, est restée assez obscur. Si la relance budgétaire et la relance monétaire ont pour but d’amorcer une accélération de la croissance, les réformes structurelles ont plutôt pour but de l’éterniser. Or non seulement les deux premiers volets ne sont peut-être pas parvenus à réellement stimuler l’activité, mais le contenu exact des réformes structurelles est longtemps resté imprécis.

Hausman et Wieland (2014) avaient publié une première évaluation de l’efficacité de l’Abenomics ; ils viennent de l’actualiser dans une nouvelle étude présentée lors de la conférence organisée par le Brookings Panel on Economic Activity. L’Abenomics et en particulier la politique monétaire de la Banque du Japon ont continué d’affaiblir le yen et poussé les cours boursiers à la hausse en 2014. Leurs répercussions sur les variables non financières semblent toutefois limitées. En effet, elles ont alimenté l’inflation, mais les taux d’inflation (global et sous-jacent) et les anticipations d’inflation sont toujours en-deçà de 2 %. Hausman et Wieland estiment que cette faiblesse de l’inflation s’explique pour partie par l’imparfaite crédibilité de la cible adoptée par la Banque du Japon. Surtout, il semble que les effets réels aient été particulièrement modestes. En effet, entre le quatrième trimestre de 2012 et le deuxième trimestre de 2015, la croissance du PIB n’a atteint en moyenne que 0,9 en rythme annuel. Il y a peu de preuves empiriques suggérant que la politique monétaire accommodante influence significativement la consommation : elle n’a pas augmenté malgré la baisse d’un point de pourcentage du taux d’intérêt réel. Par contre, le relèvement du taux de taxe de consommation a exercé un effet particulièrement négatif sur la consommation des ménages.

Enfin, les exportations nettes ont faiblement réagi à la dépréciation du yen. En fait, les importations nettes ont augmenté malgré la dépréciation du yen et la stabilité de la consommation. Trois raisons ont souvent été avancées pour expliquer cette énigme : les prix relatifs des importations ont diminué, la demande domestique d’énergie a augmenté et la demande d’électronique étrangère a augmenté. Hausman et Wieland estiment toutefois que chacune de ces trois évolutions est soit peu visible dans les données, soit trop faible pour expliquer l’ampleur de la hausse des importations.

 

Références

The Economist (2015), « Shinzo Abe’s sliding popularity is putting Abenomics at risk », 15 août.

HAUSMAN, Joshua K., & Johannes F. WIELAND (2014), « Abenomics: Preliminary analysis and outlook », étude présentée à la conférence Brookings Panel on Economic Activity, mars.

HAUSMAN, Joshua K., & Johannes F. WIELAND (2015), « Abenomics: An Update », étude présentée à la conférence Brookings Panel on Economic Activity, 10-11 septembre.

RHEE, Changyong (2015), « Can Abenomics succeed? Overcoming the legacy of the lost decades », iMFdirect (blog), 1er avril.

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 09:02

Selon Carmen Reinhart et Christoph Trebesch (2015b), les économistes et les responsables politiques ont trop souvent négligé le fait que l'actuelle crise grecque est avant tout une crise de la dette externe. En effet, la crise qui a éclaté dans la périphérie de la zone euro en 2010 n’est pas tant une crise de la dette publique qu’une crise de la dette externe. Elle en présente en effet plusieurs des caractéristiques, notamment des arrêts soudains (sudden stops) dans les entrées de capitaux, des effets de bilan et un conflit international entre créanciers et débiteurs. Barry Eichengreen et ses coauteurs (2014) ont sur ce point tout à fait raison de comparer la crise de la zone euro à la décennie perdue que l’Amérique latine a connue dans les années quatre-vingt.

Peu d’études ont analysé l’actuelle crise grecque en prenant du recul et en adoptant une perspective historique de long terme. Reinhart et Trebesch ont précisément cherché à combler ces insuffisances dans une étude qu'ils ont présenté lors de la conférence organisée cette semaine par le Brooking Panel on Economic Activity. Ils montrent que les événements qui ont eu lieu depuis 2010 ne sont ni nouveaux, ni uniques dans l’histoire grecque. En effet, au cours des deux derniers siècles, le gouvernement grec a fait quatre fois défaut sur la dette détenue par des créanciers étrangers, en l’occurrence en 1826, en 1893, en 1932 et en 2010. A chaque fois, il a dû être renfloué. Les faits empiriques que Reinhart et Trebesch compilent révèlent de frappants parallèles historiques entre la crise actuelle et les précédentes ; ce qu’ils trouvent le plus surprenant, ce sont les similarités proches dans le processus de résolution des crises.

Les divers défauts que les gouvernements grecs ont subis au cours de l’Histoire ne s’expliquent pas seulement par le niveau de leur dette, mais aussi par sa composition, c’est-à-dire son partage entre dette interne et dette externe. Les cycles d’endettement, de défaut et de dépendance externes ont été récurrents dans l’histoire moderne grecque et ils ont suivi peu ou prou le même scénario : la période précédant le défaut est marquée par un ample endettement auprès de créanciers privés étrangers (ce fut le cas durant les années 1820, les années 1880, les années 1920 et les années 2000) ; l’usage soutenu de l’emprunt étranger se solde par des crises et des arrêts soudains dans les afflux de capitaux ; comme les difficultés de remboursement s’exacerbent, les gouvernements étrangers finissent par intervenir et par renflouer le gouvernement grec. Les prêts du renflouement sont utilisés pour assurer le service de la dette détenue par les créanciers privés. Ils sont accordés en contrepartie de coupures budgétaires et de programmes d’ajustement. Ainsi, les conséquences des cycles de boom et d’effondrement dans l’emprunt externe ne furent pas seulement économiques, mais également politiques. Les créanciers étrangers se sont régulièrement immiscés dans la vie politique grecque, ce qui ouvrit un épisode prolongé de surplomb de dette et d’autarcie financière. Enfin, au cours de chaque crise, si les créanciers externes du pays refusèrent tout d’abord d’accepter l’allègement de la dette, ils finirent par l’accepter, mais parfois après plusieurs décennies de négociations infructueuses et d’accords inefficaces.

Au final, l’intervention des créanciers étrangers tend à prolonger la crise, comme le montre tout particulièrement l’épisode de 1833 lorsque la Grèce échoua à rembourser ses prêts contractés auprès de créanciers privés. La troïka de l’époque, qui réunissait alors la France, la Grande-Bretagne et la Russie, veilla à ce que les créanciers privés soient remboursés et les dettes grecques se retrouvèrent entre les mains des autorités publiques. Après plusieurs décennies de défauts et d’autarcie financière, la Grèce devait toujours rembourser les prêts initiaux plus d’un siècle après. Une telle manière de résoudre la crise impose plusieurs décennies de surplomb de dette, maintient la dépendance externe et empêche définitivement le pays surendetté de connaître un nouveau départ.

Pour Reinhart et Trebesch, de nombreuses preuves empiriques tirées de l'observation des diverses crises externes qui sont survenues à travers le monde suggèrent qu’un allègement substantiel de la dette externe est nécessaire pour restaurer la viabilité économique du pays surendetté. Si le plan Brady a mis un terme à la décennie perdue de plusieurs pays en développement dans les années quatre-vingt-dix, c’est précisément en accordant une large réduction nominale de la dette ; le plan Baker des années quatre-vingt avait échoué parce qu’il ne proposait qu’un allongement des maturités, c’est-à-dire finalement qu’un allègement très limité de la dette externe.

Par conséquent, la résolution de l’actuelle dette grecque doit reposer avant tout sur un large allègement nominal du stock de dette externe publique, voire même privée ; l’allongement des maturités ne conduirait qu’à une répétition des erreurs que la Grèce et ses créanciers ont commises lors des précédentes crises. Allonger les délais de remboursement jusqu’en 2070, comme le propose notamment le FMI, ne conduirait qu’à étirer sur plusieurs décennies les débats sur ce que l’on doit faire de la dette grecque. Or un tel cadre n’est pas propice pour renouveler la confiance et stimuler la croissance en Grèce.

D’autre part, à plus long terme, la Grèce doit privilégier des sources de financement domestiques. Son histoire financière, tout comme celle de biens d’autres pays, montrent les dangers auxquels un pays s’expose lorsqu’il dépend excessivement de l’épargne étrangère et de l’endettement externe. En l’occurrence, la Grèce pourrait s’inspirer des mesures que plusieurs pays émergents ont prises dans les années quatre-vingt-dix après avoir connu des crises financières. Les pays qui sortirent le plus facilement de la crise financière mondiale furent précisément les pays qui enregistrèrent les plus amples déclins dans l’emprunt externe public et privé dans les années qui la précédèrent. Cela peut contribuer à expliquer pourquoi l’accroissement de la dette domestique s’est accéléré dans les pays émergents depuis 2008. Rien ne permet toutefois d’affirmer qu’une plus grande dépendance sur l’épargne domestique préserve la stabilité économique, mais Reinhart et Trebesch concluent leur étude en soulignant que les deux siècles de preuves empiriques dont ils disposent indiquent clairement qu’une dépendance chronique sur le capital externe a régulièrement poussé les pays à la ruine.

 

Références

REINHART, Carmen M., & Christoph TREBESCH (2015a), « Sovereign debt relief and its aftermath », in Journal of the European Economic Association.

REINHART, Carmen M., & Christoph TREBESCH (2015b), « The pitfalls of external dependence: Greece, 1829-2015 », document de travail présenté lors de la conférence du Brookings Panel on Economic Activity, 10-11 septembre.

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