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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 16:53

Il est tentant de penser qu’une démocratie favorise davantage l’égalité dans la répartition des richesses que tout autre régime politique. Si les institutions concentrent le pouvoir politique entre les mains d’une minorité, comme c’est précisément le cas dans les régimes non démocratiques, alors il semble naturel que ces institutions tendent à accroître les inégalités. Les groupes détenant le pouvoir politique peuvent en effet mettre en place des politiques qui leur bénéficient aux dépens du reste de la population. Sous le régime de l’Apartheid, la minorité blanche a par exemple formulé la législation du marché du travail de manière à forcer les travailleurs noirs à accepter des emplois non qualifiés, ce qui tend à réduire leurs salaires. Par conséquent, une répartition plus égale du pouvoir politique semble logiquement entraîner une plus grande égalité dans le partage des richesses. L’extension du droit de vote à l’ensemble de la société, en déplaçant l’électeur médian vers les couches les plus pauvres de la société et en accroissant la compétition politique, devrait en principe conduire au développement de la redistribution et une baisse des inégalités. 

Pourtant, certains pays asiatiques sont parvenus à une répartition relativement égale des revenus alors qu’un régime autocratique était en place en leur sein. Les inégalités semblent même s’être fortement accrues dans les anciens pays communistes lors de leur passage vers la démocratie. Les analyses empiriques ne parviennent pas à trouver un consensus en ce qui concerne la relation entre la démocratie et les inégalités de revenu. Après avoir observé le secteur manufacturier sur un large ensemble de pays, Dani Rodrik (1999) a par exemple suggéré que la démocratie était associée à de plus hauts salaires réels et à une plus grande part de la valeur ajoutée allant au travail. Pourtant, même si son analyse semble suggérer un lien négatif entre démocratie et inégalités, Rodrik reste prudent sur le sens de la causalité : les pays dotés d’une large classe moyenne (donc caractérisés par de hauts salaires réels) seraient plus enclins à basculer dans un régime démocratique ou à préserver celui-ci s’il est déjà en place. Plusieurs autres études ne parviennent pas à déceler une relation négative significative entre démocratie et inégalités. Certaines, notamment celle réalisée par Mark Gradstein et Branko Milanovic (2004), tendent même à faire émerger une relation positive.

Comme le rappellent Daron Acemoglu, Suresh Naidu, Pascual Restrepo et James Robinson (2013) dans leur récent document de travail, les liens entre démocratie et inégalités peuvent être bien plus complexes que ce que l’on pourrait penser de prime abord. En l’occurrence, la démocratie peut être capturée ou contrainte par certaines élites. En effet, la démocratisation bouleverse la répartition du pouvoir de jure au sein de la société. Toutefois, les inégalités ne dépendent pas de la seule répartition du pouvoir de jure ; elle dépend également de sa répartition de facto. Ceux qui voient leur pouvoir de jure décliner vont chercher à garder le contrôle du processus politique en cherchant à gagner davantage de pouvoir de facto. Par exemple, ils peuvent chercher à contrôler l’application locale des lois, mobiliser des groupuscules armés non étatiques ou capturer le système de partis. La démocratie peut également être contrainte par des institutions de jure (notamment des partis politiques conservateurs) ou par des menaces émanant de facto de l’élite (notamment celles de coups d’Etat, de fuite des capitaux et d’évasion fiscale). Ensuite, la démocratie peut davantage transférer de pouvoir politique aux classes moyennes qu’aux pauvres, auquel cas la redistribution peut s’opérer au seul profit des premiers. A l’extrême, on peut concevoir un lien positif entre inégalités et démocratie : les régimes autocratiques peuvent être davantage incités que les régimes démocratiques à mettre en place des politiques égalitaristes pour maintenir la paix sociale et éviter ainsi d’être remis en cause.

Acemoglu et ses coauteurs ont alors cherché à préciser au niveau empirique le lien entre démocratie, redistribution et inégalités. Leur analyse suggère un impact significatif de la démocratie sur les recettes fiscales en pourcentage du PIB. Ils décèlent également un effet positif sur le taux de scolarisation du secondaire et l’ampleur de la transformation structurelle de l’économie, notamment un accroissement de la part non agricole de l’emploi et de la production. Toutefois, ils constatent un effet bien plus limité de la démocratie sur les inégalités. Cette absence de lien significatif pourrait s’expliquer par la mauvaise qualité des  données disponibles concernant les inégalités, mais Acemoglu et alii estiment plutôt qu’elle dénote des relations biens plus complexes entre démocratie et inégalités. 

Les quatre auteurs cherchent alors à déceler la présence d’effets hétérogènes de la démocratie sur les inégalités. Les données empiriques suggèrent par exemple que la démocratie tend à accroître les inégalités dans les sociétés où les inégalités dans la propriété terrienne sont importantes, ce que les auteurs interprètent comme la preuve d’une capture du processus décisionnel démocratique par les grands propriétaires terriens. Ils constatent également que la démocratie tend à accroître les inégalités et la taxation lorsque la classe moyenne est relativement riche. Ces corrélations sont cohérentes avec l’idée que la démocratie permet aux classes moyennes de bénéficier d’une redistribution des revenus au détriment des pauvres. Au final, ces divers résultats amènent Acemoglu et ses coauteurs à rejeter l’idée que la démocratie mène nécessairement à un déclin uniforme des inégalités. Elle entraîne des bouleversements dans la redistribution et la structure économique qui ont des effets ambigus sur les inégalités. 

 

Références

ACEMOGLU, Daron, Suresh NAIDU, Pascual RESTREPO & James A. ROBINSON (2013), « Democracy, redistribution and inequality », NBER working paper, n° 19746.

GRADSTEIN, Mark, & Branko MILANOVIC (2004), « Does liberté = égalité? A survey of the empirical evidence on the links between political democracy and income inequality », in Journal of Economic Surveys, vol. 18, n° 4.

RODRIK, Dani (1999), « Democracies pay higher wages », in Quarterly Journal of Economics, vol. 114.

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 23:53

A long terme, l’évolution de la production par tête et la progression du revenu par habitant dépendent directement de la main-d’œuvre employée, du montant accumulé de capital physique et humain et de la technologie disponible. Pourtant, la présence de travailleurs qualifiés ou l’abondance en ressources naturelles ne suffisent pas pour générer de la croissance. Les institutions pourraient être une cause plus fondamentale de la croissance économique en influençant l’accumulation des facteurs et le progrès technique. Selon Douglass North (1990), « les institutions sont les règles du jeu dans une société ou, plus formellement, elles sont les contraintes humainement conçues qui façonnent l’interaction humaine, que celle-ci soit politique, sociale ou économique ». Les institutions déterminent comment les ressources économiques et le pouvoir politique sont répartis entre les différents individus et groupes composant une société, ce qui a deux implications majeures [Acemoglu et alii, 2005]. D’une part, c’est notamment à travers cette répartition que les institutions économiques exercent une fonction incitative sur les comportements économiques et façonnent la trajectoire même de la croissance économique : elles influencent l’investissement des agents dans l’accumulation du capital physique et humain et dans l’activité d’innovation, mais cette influence peut aussi bien être positive que négative. D’autre part, puisque les institutions déterminent justement la répartition des ressources économiques et du pouvoir politique, la définition du cadre institutionnel est l’objet de lutte entre les différents groupes, chacun d’entre eux cherchant à imposer les institutions qui lui sont les plus favorables. C’est l’issue même de cette lutte qui va alors déterminer si le cadre institutionnel va en définitive influencer positivement ou négativement le potentiel de croissance de l’économie.

Dans leurs multiples travaux, Daron Acemoglu et James Robinson font la distinction entre les institutions inclusives et les institutions extractives ; seules les premières sont favorables à la prospérité du pays, tandis que les secondes étouffent l’activité entrepreneuriale. Les institutions sont dites inclusives lorsqu'elles contraignent le pouvoir pouvoir politique et que le système des droits de propriété profite à une majorité de la population, c’est-à-dire lorsque la majorité des agents peuvent alors s’approprier les fruits de leurs investissements et plus largement espérer obtenir une part des richesses produites dans l’économie. Lorsque l’accès à l’éducation est ouvert à tous et lorsque le système de protection de la propriété intellectuelle est suffisamment élaboré, les entrepreneurs profitent alors de la diffusion des connaissances et se lancent dans l’activité d’innovation, ce qui permet ainsi à l’économie de se rapprocher de la frontière technologique. En revanche, les institutions sont dites extractives lorsque le système des droits de propriété ne bénéficie qu’à une infime fraction de la population. Les sociétés où les institutions extractives prédominent seront susceptibles de connaître une stagnation économique. En effet, l’élite délaissera les activités innovantes pour se vouer à la seule quête de rentes (rent-seeking). Elle cherchera notamment à promouvoir les institutions qui perpétuent les inégalités de richesse et reproduisent le partage actuel du pouvoir. Tant qu’une minorité s’accapare la majorité des fruits de la croissance, le reste de la population ne sera pas non plus incitée à se lancer dans l’entrepreneuriat et l’innovation.

Les différences institutionnelles observées d’un pays à l’autre peuvent alors expliquer pourquoi certains pays expérimentent des taux élevés de croissance, tandis que d’autres connaissent une stagnation économique, voire tombent dans une trappe à pauvreté. L’hétérogénéité institutionnelle expliquerait notamment pourquoi la Révolution industrielle s’est déroulée dans l’Angleterre du dix-neuvième siècle : celle-ci aurait profité de son avance institutionnelle sur les autres pays, notamment en renforçant les droits de propriété. Le système des brevets fut notamment introduit en 1624. Alors qu’elle ne disposait pas de compétences techniques plus élevées, l’Angleterre a su ainsi adapter ses institutions formelles aux besoins changeants de l’économie.

On peut ainsi relier l’avantage comparatif de l’Angleterre dans la production de biens manufacturés avancés à son cadre institutionnel. Nathan Nunn et Daniel Trefler (2013) ont observé comment le cadre institutionnel d'un pays peut façonner ses échanges extérieurs. Dans leur optique, les institutions domestiques peuvent constituer une source d’avantage comparatif dans le commerce international, et ce sans même forcément influencer directement les dotations factorielles ou non. Afin de montrer l’importance des institutions formelles, Nunn et Trefler considèrent la production d’un avion de ligne commercial. Sa production nécessite d’importants efforts d’innovation de la part de toutes les parties impliquées dans la transaction. Puisque ces efforts peuvent difficilement être observés dans un cadre légal et que l’innovation est par définition soumise à l’incertitude, les parties prenantes ne peuvent souscrire qu’à des contrats incomplets. A l’inverse, un produit standardisé tel que le jeans n’exige pas d’intrants spécifiques à sa production et les tâches de fabrication peuvent facilement faire l'objet de contrats. Par conséquent, un pays disposant de bonnes institutions contractuelles et d'un système élaboré de brevets va avoir des coûts relativement faibles dans la production d’avions et des coûts relativement élevés dans la production de jeans. Outre les institutions contractuelles et les droits de propriété, les institutions financières sont également une source d'avantage comparatif. Par exemple, les industries faisant face à des coûts fixes importants doivent avoir accès à des financements extérieurs, or ce financement sera moins coûteux si les investisseurs extérieurs sont protégés contre l’éventuel comportement opportuniste des insiders, notamment des PDG. Enfin, les institutions du marché du travail affectent elles aussi l’avantage comparatif. Celles-ci comprennent les institutions déterminant la capacité d’une entreprise et de ses salariés à se lier par des contrats qui garantissent que ces derniers fournissent un niveau élevé d’efforts ou bien encore les institutions affectant les coûts d’embauche et de licenciement.

La causalité peut aller dans le sens inverse : le commerce international peut rétroagir sur les institutions domestiques en affectant la répartition de la richesse et du pouvoir au sein de l’économie. En l’occurrence, il enrichit certains groupes d’individus qui sont alors susceptibles d’obtenir suffisamment de pouvoir politique pour aiguillonner le changement institutionnel. Nunn et Trefler rappellent l’exemple savamment analysé par la littérature néo-institutionnelle, en l'occurrence le commerce triangulaire en Atlantique du dix-septième au dix-neuvième siècle (cf. notamment Acemoglu et alii, 2005). Ce commerce a enrichi une élite dans les plantations aux Caraïbes qui utilisa alors ses richesses pour évincer les travailleurs du pouvoir politique, de l’éducation et de l’accès aux biens publics. Il enrichit également en Europe une classe de marchands qui utilisèrent leurs richesses pour développer le système de droits de propriété qui se révéla favorable à la croissance économique. Enfin, en Afrique, la pratique de l’esclavage s’est traduite par une détérioration des institutions locales et des droits de propriété. La diversité des réponses institutionnelles au commerce international s’expliquerait par les caractéristiques des « exportations », donc de l’avantage comparatif initial.

Daniel Trefler, dans une étude co-réalisée avec Daniel Puga, avait poursuivi l’analyse en observant les effets du commerce international sur l’économie vénitienne entre 800 et 1350 [Puga et Trefler, 2013]. Au neuvième siècle, Venise devint politiquement indépendante. Son indépendance et sa position géographique privilégiée lui permirent de profiter de l'essor des relations commerciales entre l’Europe occidentale et l'Orient. Le développement, tout d’abord exogène, du commerce à longue distance enrichit un groupe de marchands qui utilisa ses nouvelles ressources pour renforcer les contraintes sur l’exécutif et notamment pour établir un parlement en 1172 qui devint par la suite l’ultime source de légitimité politique. Des innovations émergèrent dans les institutions contractuelles, afin de résoudre les problèmes liés aux rédactions de contrat à l’étranger, et catalysèrent ainsi la mobilisation du capital à grande échelle, ce qui permit un développement, cette fois-ci endogène, du commerce à longue distance. Ce dernier a donc tout d’abord stimulé le changement institutionnel et l’activité économique, mais pour ensuite les décourager. En effet, à partir de la fin du treizième siècle, un groupe de très riches marchands s’évertua à enrayer la concurrence dans le champ politique, en rendant la participation héréditaire, mais aussi dans le champ économique, en érigeant des barrières aux activités les plus lucratives du commerce à longue distance. Cette tentative de capture des rentes a finalement sapé le dynamisme institutionnel de Venise et fragilisé la cité médiévale face aux concurrents.

 

Références Martin ANOTA

ACEMOGLU, Daron, Simon JOHNSON & James ROBINSON (2005), « Institutions as the fundamental cause of long-run growth », in P. Aghion & Durlauf (dir.), Handbook of Economic Growth, Elsevier. Quelques extraits traduits ici.

NORTH, Douglas C. (1990), Institutions, Institutional Change and Economic Performance, Cambridge University Press.

NUNN, Nathan, & Daniel TREFLER (2013), « Domestic institutions as a source of comparative advantage », NBER working paper, n° 18851, février.

PUGA, Diego, & Daniel TREFLER (2012), « International trade and institutional change: Medieval Venice's response to globalization », CEPR discussion paper, n° 9076, août.

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 22:44

Seymour Martin Lipset (1959) décela (ou tout du moins crut déceler) une corrélation positive particulièrement forte entre le revenu par tête et la démocratie dans un large ensemble de pays. En se focalisant ainsi sur la relation entre les institutions politiques et le développement économique, il définit une large partie de l’agenda de l’économie politique contemporaine. La corrélation entre revenu et démocratie est la pierre angulaire de la théorie de la modernisation (modernization theory). Celle-ci affirme qu’une relation causale est à l’œuvre : un plus haut revenu par tête pousse un pays à être plus démocratique. La croissance économique va impulser l’industrialisation, l’urbanisation et l’accumulation tant des richesses que du capital humain ; ces divers facteurs qui sous-tendent la modernisation vont interagir pour stimuler le développement de la démocratie. Un régime démocratique doit obtenir suffisamment de légitimité aux yeux des citoyens pour survivre, ce qui n’est possible que si le développement économique est soutenu et continu. Avec l’expansion des classes moyennes, les conflits sur la répartition de la valeur ajoutée perdent en intensité et les institutions au fondement des politiques de redistribution ont un rôle croissant dans l’économie. Les partisans des explications institutionnelles estiment de leur côté que la causalité fonctionnerait plutôt en sens inverse : la croissance économique sera stimulée par des institutions démocratiques qui encadrent étroitement l’action des gouvernements et protègent les droits de propriété.

Ghada Fayad, Robert H. Bates et Anke Hoeffler (2012) ont repris le débat soulevé par les découvertes de Lipset. Ils utilisent tout d’abord les méthodes de modélisation dynamique de données de panel pour examiner dans quel sens s’opère la causalité aussi bien que la relation qui existe à court et long termes entre démocratie et revenu, puis modélisent la démocratie comme fonction du revenu. Ils trouvent alors une relation négative particulièrement significative entre le revenu et la démocratie pour leur échantillon de pays.

Les thèses de l’« Etat rentier » (rentier state) et de la « malédiction politique des ressources naturelles » (political resource curse) pourraient contribuer à expliquer une telle relation négative. Selon elles, en effet, la rente entretient l’autoritarisme et entrave le développement démocratique. Les Etats qui disposent de larges recettes depuis l’exploitation des ressources pétrolières peuvent les utiliser pour réfréner le mécontentement populaire en maintenant de faibles taux d’imposition et en versant de massives aides publiques. Ils peuvent également davantage dépenser en sécurité intérieure et ainsi prévenir la formation d’organisations dissidentes susceptibles de remettre en cause la paix intérieure. Une croissance tirée par les ressources naturelles échouerait notamment à déboucher sur des avancées sur le plan démocratique si elle ne s’accompagne pas d’un accroissement des efforts d’éducation et d’une plus grande spécialisation professionnelle des résidents.

Une seconde raison peut expliquer pourquoi l'on pourrait observer dans une économie donnée des revenus élevés et un faible degré de démocratisation. Les ralentissements de la croissance économique sont susceptibles d’entraîner des mouvements de protestation et par conséquent un renversement des régimes en place. Si un parti politique peut en supplanter un autre dans un régime démocratique, un régime autoritaire peut quant à lui se voir succéder par un régime démocratique. Lorsque la croissance ralentit, les régimes autoritaires s’en trouvent affaiblis et la probabilité d’un coup d’Etat s’élève, en particulier dans un contexte de forte pauvreté. La transition même entre une dictature et une démocratie, puisqu’elle s’accompagne d’une instabilité sociopolitique, risque de constituer une période de faible croissance.

Fayad et alii se sont alors inspirés des thèses de l’Etat rentier et de la malédiction politique des ressources pour affiner leurs résultats. Ils décomposent le revenu par tête en une composante liée aux ressources naturelles et en une seconde composante indépendante de ces mêmes ressources. Ils constatent alors que la source et le niveau des revenus importent fortement pour préciser la relation entre revenu et démocratie. Il apparaît que cette relation est positive et significative dans les pays où les revenus ne proviennent que fort peu des rentes tirées des ressources naturelles. En revanche, dans les pays abondamment dotés en ressources naturelles, il existe une relation négative entre le niveau des revenus et le degré de développement démocratique.

 

Références Martin ANOTA

ACEMOGLU, Daron, Simon JOHNSON, James A. ROBINSON, and Pierre YARED (2008), « Income and Democracy », in American Economic Review, vol. 98 n° 3.

FAYAD, Ghada, Robert H. BATES & Anke HOEFFLER (2012), « Income and Democracy: Lipset’s Law Revisited », FMI, working paper, n° 295, décembre.

LIPSET, Seymour M (1959), « Some Social Requisites of Democracy: Economic Development and Political Legitimacy », in American Political Science Review, vol. 53, n° 1.

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