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11 juin 2017 7 11 /06 /juin /2017 08:48
Dans quelle mesure l’investissement dans les infrastructures réduit-il les inégalités de revenu ?

Diverses tendances ont marqué les pays développés ces dernières décennies. D’un côté, plusieurs d’entre eux, en particulier les pays anglo-saxons, ont connu une hausse des inégalités de revenu et de richesse depuis les années soixante-dix. De nombreux facteurs ont été avancés pour expliquer cette détérioration dans le partage du revenu, notamment le progrès technique, la mondialisation commerciale, la financiarisation des économies, le recul du pouvoir syndical, la moindre progressivité de l’impôt, etc. Or, selon plusieurs études, notamment celles réalisées par Jonathan Ostry et alii (2014) et par Era Dabla-Norris et alii (2015), une hausse des inégalités est susceptible de freiner la croissance à long terme.

De l’autre, plusieurs pays développés ont connu ces dernières décennies une détérioration de leurs infrastructures publiques,  notamment en raison d’un sous-investissement de la part de l’Etat et des collectivités locales. Suite à la crise financière, plusieurs gouvernements ont privilégié les coupes dans les dépenses publiques d'investissement en embrassant l'austérité budgétaire. Or, une baisse de l’investissement public dans les infrastructures peut aussi bien freiner l’activité à court terme que dégrader le potentiel de croissance à long terme [FMI, 2014].

Emma Hooper, Peters Sanjay, Patrick Pintus (2017) sont allés plus loin en cherchant à relier ces deux tendances en cherchant à mettre en évidence une éventuelle relation entre les dépenses publiques dans les infrastructures et les inégalités de revenu. Pour cela, ils ont étudié des données de panel relatives aux différents Etats fédéraux composant les Etats-Unis au cours de la période s’étalant entre 1950 et 2010. Ils mettent effectivement en évidence une corrélation négative entre, d’une part, la croissance des dépenses consacrées à l’enseignement supérieur et au réseau autoroutier et, d’autre part, une mesure des inégalités de revenu, en l’occurrence l’indice de Gini. Or, causalité ne signifie pas nécessairement causalité ; et s’il y a une relation causale entre ces deux variables, elle peut a priori aussi bien aller dans un sens que dans un autre. En effet, il est possible que la hausse des inégalités amène les Etats fédéraux à accroître les revenus de transfert et, pour cela, à réduire l’investissement dans les infrastructures.

Hooper et alii constatent que le taux de croissance annuel des dépenses consacrées à l’enseignement supérieur et au réseau autoroutier au cours d’une décennie donnée est négativement corrélé avec l’indice de Gini à la fin de cette même décennie, ce qui suggère un effet causal allant des investissements dans les infrastructures aux inégalités de revenu. Cet effet est particulièrement fort pour les 40 % des ménages les plus modestes. En outre, l’analyse suggère que l’investissement dans le réseau autoroutier réduit plus amplement les inégalités de revenu que l’investissement dans l’enseignement supérieur, peut-être parce qu’une plus large partie de la population est susceptible d’utiliser les autoroutes que d’accéder à l’enseignement supérieur.

Ces résultats ont de profondes implications pour la conduite de la politique économique. Les pays développés connaissent actuellement une faible reprise et leur potentiel de croissance à long terme a été régulièrement revu à la baisse depuis la crise financière mondiale. Dans ce contexte de faible croissance et de faibles taux d’intérêt, il apparaît justifié pour leurs gouvernements de s’appuyer sur l’investissement public dans les infrastructures, aussi bien pour réduire les inégalités, stimuler la reprise à court terme et renforcer le potentiel de croissance à long terme. En effet, cette forme de relance budgétaire aurait pour bénéfices d’accroître plus rapidement le revenu que génère l’ensemble de l’économie, mais aussi de réduire les inégalités dans le partage de ce revenu : il n’y a pas ici d’arbitrage entre efficacité et égalité. En outre, le fait même que les inégalités soient susceptibles de freiner la croissance économique suggère qu’une hausse de l’investissement public dans les infrastructures pourrait stimuler l’activité précisément en réduisant les inégalités de revenu.

 

Références

CALDERÓN, Cesar, & Luis SERVÉN (2014), « Infrastructure, growth, and inequality », Banque mondiale, policy research working paper, n° 7034.

DABLA-NORRIS, Era, Kalpana KOCHHAR, Nujin SUPHAPHIPHAT, Frantisek RICKA et Evridiki TSOUNTA (2015), « Causes and consequences of income inequality: A global perspective », FMI, staff discussion paper, n° 15/13, juin.

FMI (2014), « Is it time for an infrastructure push? The macroeconomic effects of public investment », in World Economic Outlook, octobre 2014.

HOOPER, Emma, Peters SANJAY & Patrick PINTUS (2017), « To what extent can long-term investment in infrastructure reduce inequality? », Banque de France, document de travail, n° 624.

OSTRY, Jonathan D., Andrew BERG & Charalambos G. TSANGARIDES (2014), « Redistribution, inequality, and growth », FMI, staff discussion note, n° 14/02, février.

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1 mai 2017 1 01 /05 /mai /2017 16:16
Quelle est la dynamique du revenu et du patrimoine en Chine ?

L’économie chinoise a connu ces dernières décennies une très forte croissance, qui a contribué à la convergence de son niveau de vie vers celui des pays développés et a permis des millions de Chinois de sortir de la pauvreté. La Chine contribuait à 20 % du PIB mondial en 1995, contre 3 % en 1978, malgré le fait que la part de sa population dans la population mondiale ait quelque peu diminué entre les deux dates, en passant de 22 % à 19 % (cf. graphique 1).

GRAPHIQUE 1  Part de la Chine dans la population mondiale et le PIB mondial (en %)

Quelle est la dynamique du revenu et du patrimoine en Chine ?

Selon les statistiques officielles, le revenu national réel par tête a augmenté en moyenne de 6,2 % par an entre 1978 et 2015, si bien qu’il a été multiplié par 8 au cours de la période. Le revenu national moyen par adulte est passé de 120 euros par mois en 1978 à 1.000 euros par mois en 2015 (aux prix de 2015) (cf. graphique 2). 

GRAPHIQUE 2  Le revenu national réel par adulte en Chine (en yuans 2015)

Quelle est la dynamique du revenu et du patrimoine en Chine ?

Si la Chine a su générer des volumes toujours plus amples de richesses ces dernières décennies, il n’est pas certain que l’ensemble de la population en ait profité pareillement. En effet, il y a peu d’études précises sur les changements qu’a pu connaître la répartition du revenu et du patrimoine, notamment en raison de la sous-estimation du patrimoine détenu par les plus hauts revenus. Thomas Piketty, Li Yang et Gabriel Zucman (2017) ont alors combiné des données issues des comptes nationaux, des résultats d’enquêtes, des données relatives au patrimoine et des données fiscales pour construire des séries de données les plus précises possible sur l’accumulation et la répartition du revenu et de la richesse en Chine entre 1978 et 2015.

Ils constatent que le ratio richesse national sur revenu a doublé entre 1978 et 2015 en passant de 35 % à 700 % (cf. graphique 3). Au cours de cette période, la composition même de la richesse nationale a elle-même fortement changé : alors que l’agriculture représentait plus de la moitié de celle-ci en 1978, sa part a ensuite fortement décliné, tandis que la part de l’immobilier et d’autres formes de capital domestique (comme les équipements et les machines) s’est fortement accrue.

GRAPHIQUE 3  Richesses privée et publique en Chine (en % du revenu national)

Quelle est la dynamique du revenu et du patrimoine en Chine ?

La hausse du ratio patrimoine sur revenu s'explique par la seule hausse du ratio richesses privées sur revenu ; le ratio richesses publiques sur revenu est resté globalement stable. Ainsi, la part de la propriété publique dans la richesse nationale est passée de 70 % à 30 % en 2015. Elle reste toujours bien plus élevée que dans les pays riches, où elle est quasi nulle, voire négative (notamment aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon et en Italie). L’essentiel du patrimoine immobilier est désormais détenu par les ménages : la part de la propriété privée est passée d’environ 50 % à 95 % entre 1978 et 2015. Par contre, le capital des entreprises chinoises est toujours détenu dans sa majorité par le secteur public : il est détenu à 60 % par le secteur public, à 30 % par le secteur privé et à 10 % par le reste du monde. Ainsi, il y a certes eu un processus de privatisation de la propriété en Chine ces dernières décennies, mais celle-ci apparaît toujours bien singulière au regard de bien d’autres pays dans le monde. Bref, la Chine n’est peut-être plus communiste, mais elle n’est pas pour autant entièrement capitaliste. 

Piketty et ses coauteurs révisent ensuite fortement à la hausse les estimations des inégalités de revenu en Chine. La part du revenu national détenue par les 10 % des ménages les plus aisés est passée de 27 % à 41 % entre 1978 et 2015, tandis que la part du revenu national détenue part les 50 % les moins aisés a chuté en passant de 27 % à 15 % au cours de la même période (cf. graphique 4). Les 10 % les plus riches gagnaient plus de 5 fois le revenu des 50 % les plus modestes en 1978 ; à présent, ils gagnent 13,5 fois le revenu de ces derniers. Par contre, la part du revenu national détenue par les adultes gagnant plus que les 50 % les plus modestes, mais moins que les 10 % les plus riches, est restée relativement stable entre 1978 et 2015 : au cours de cette période, elle a fluctué entre 43 % et 48 %. 

GRAPHIQUE 4  Part du revenu national en Chine détenue par… (en %)

Quelle est la dynamique du revenu et du patrimoine en Chine ?

La part des revenus détenue par les plus riches a surtout augmenté entre 1980 et 2006. Si les données brutes issues des enquêtes suggèrent que les inégalités de revenu ont diminué depuis 2006, les données obtenues par Piketty et ses coauteurs suggèrent plutôt qu’elles se sont stabilisées, notamment en raison de la hausse des bénéfices non distribués. Dans les années soixante-dix, le niveau des inégalités était plus faible que celui de la France et proche de celui des pays nordiques ; désormais, il est plus élevé que celui de la France et il se rapproche de celui observé aux Etats-Unis.

Certes, les inégalités entre les villes et les campagnes se sont creusées : le revenu moyen urbain par adulte représentait 3,5 fois le revenu moyen rural par adulte en 2015, contre un peu moins de 1,9 fois en 1985. Pour autant, si les inégalités globales se sont aggravées ces dernières décennies, ce n’est pas vraiment parce que les écarts de revenu entre urbains et ruraux se sont creusés, mais plutôt parce que la concentration des revenus s’est accrue aussi bien dans les campagnes que dans les villes.

GRAPHIQUE 5  Part du patrimoine national détenue en Chine par… (en %)

Quelle est la dynamique du revenu et du patrimoine en Chine ?

Quant aux inégalités de patrimoine, toujours plus élevées que les inégalités de revenu, Piketty et ses coauteurs notent qu’elles se sont aussi fortement aggravées ces dernières décennies : entre 1995 et 2015, la part du patrimoine détenue par les 90 % les plus modestes a chuté en passant de à 59 % à 33 %, tandis que la part du patrimoine national détenue par les 10 % les plus riches a augmenté en passant de 41 % à 67 % environ (cf. graphique 5). 

 

Références

PIKETTY, Thomas (2017), « De l’inégalité en Chine », in Le Monde, 14 février.

PIKETTY, Thomas, Li YANG & Gabriel ZUCMAN (2017), « Capital accumulation, private property and rising inequality in China, 1978-2015 », NBER, working paper, n° 23.368, mai.

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10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 16:01
Comment expliquer la chute de la part du travail dans le revenu national ?

Pendant longtemps, les économistes ont considéré que le partage du revenu national entre les facteurs de production était constant : les parts du revenu rémunérant respectivement le travail et le capital resteraient les mêmes à long terme, malgré d'éventuelles fluctuations à court terme. Il s’agissait d’ailleurs de l’un des « faits stylisés » mis en avant par Nicholas Kaldor (1957). Or la part du revenu rémunérant le travail a eu tendance à décliner dans plusieurs pays ces dernières décennies. Dans les pays développés, la part du revenu rémunérant le travail a commencé à diminuer au cours des années 1980 ; elle a atteint son minimum juste avant qu’éclate la crise financière mondiale en 2008 et elle n’a que très légèrement augmenté depuis. A présent, les parts du travail sont environ inférieures de 4 points de pourcentage à leur niveau dans les années 1970. Les données sont beaucoup plus limitées pour les pays en développement, mais dans plus de la moitié d’entre eux, en particulier dans les plus grands d’entre eux, la part du travail semble également avoir décliné, et ce à partir du début des années 1990. Par exemple, en Chine, la part du travail a chuté de près de 3 points de pourcentage au cours des dernières décennies. 

GRAPHIQUE  Evolution de la part du travail (en % du revenu national)

Comment expliquer la chute de la part du travail dans le revenu national ?

Dans une étude publiée dans les dernières Perspectives de l’économie mondiale du FMI, Mai Chi Dao, Mitali Das, Zsoka Koczan et Weicheng Lian (2017) ont compilé de nouveaux faits stylisés concernant cette déformation du partage du revenu national. Ils constatent notamment qu’entre 1991 et 2014 la part du travail a décliné dans 29 des 50 plus grandes économies ; ces 29 économies représentaient plus des deux tiers du PIB mondial en 2014. Au cours de la même période, la part du travail a eu tendance à décliner dans 7 des 10 plus importants secteurs : elle a le plus chuté dans les secteurs produisant les biens échangeables, notamment l’industrie, le transport et la communication. La baisse de la part du travail entre 1993 et 2014 résulterait en outre davantage du déclin de la part du travail dans chaque secteur plutôt que par une éventuelle réallocation de l'activité des secteurs à forte part du travail vers les secteurs à faible part du travail. 

Si la part du revenu national rémunérant le travail décline, cela signifie que les salaires augmentent plus lentement que la productivité du travail. Selon le FMI, cette dynamique n’est pas forcément négative. Si la productivité du travail s’accroît à un rythme rapide grâce au progrès technique et qu’elle s’accompagne d’une hausse régulière des revenus du travail, alors la baisse de la part du travail peut être considérée comme étant un sous-produit d’un phénomène positif. Or, ce n’est pas le cas. Dans de nombreux pays, la part du travail diminue alors même que la productivité croît lentement, ce qui signifie que les revenus du travail augmentent encore plus lentement ou stagnent. 

De plus, le déclin de la part du travail s’accompagne d’une hausse des inégalités de revenu [Milanovic, 2015]. D’une part, au sein de la population active, le salaire des travailleurs les moins qualifiés a augmenté moins rapidement que celui des plus qualifiés. D’autre part, la propriété du capital est concentrée entre les mains des ménages les plus riches, si bien que ce sont ceux-ci qui profitent d’une hausse de la part du revenu national rémunérant le capital. Or, non seulement l’accroissement des inégalités peut alimenter les tensions sociales, mais elle peut aussi freiner (notamment pour cette raison-là) la croissance économique. Autrement dit, les inégalités peuvent freiner la croissance de la productivité du travail, ce qui alimente en retour le déclin de la part du travail.

L’évolution de la part du revenu national rémunérant le travail n’a pas été la même d’un pays à l’autre. Pour autant, le fait que plusieurs pays aient connu une baisse de la part du travail de façon assez synchronisée suggère que des facteurs mondiaux ont contribué à cette baisse. Les récentes études, souvent focalisées sur les Etats-Unis, ont souvent mis l’accent sur le rôle du progrès technique, de la mondialisation des échanges commerciaux et de la globalisation financière. En effet, le progrès technique aurait déformé le partage de la valeur ajoutée en poussant à la baisse le prix relatif des biens d’investissement : comme le coût (relatif) du capital a décliné, les entreprises auraient été plus incitées à automatiser leur production, c’est-à-dire à remplacer des travailleurs par des machines [Karabarbounis et Neiman, 2014].

La réduction des barrières à l’échange, notamment des coûts de transport et de communication, a accru la concurrence sur les marchés internationaux et la mobilité des biens et des capitaux, ce qui a davantage incité les entreprises à délocaliser leurs établissements dans les pays à faibles salaires [Elsby et alii, 2013]. Avec l’intensification de la concurrence étrangère et la plus grande capacité des entreprises à délocaliser leurs établissements, les travailleurs, en particulier les moins qualifiés, ont perdu en pouvoir de négociation. Dans la mesure où les théories traditionnelles du commerce internationale prédisent que les pays qui sont relativement les plus abondants en capital doivent se spécialiser dans les activités les plus intensives en capital, il n’est alors pas surprenant que la part du revenu national rémunérant le capital se soit accrue dans les pays développés. Par contre, les prédictions de ces mêmes théories ne se vérifient pas en ce qui concerne les pays en développement : comme ces derniers sont relativement plus abondants en travail et auraient par conséquent eu tendance à se spécialiser dans les activités les plus intensives en travail, la part du revenu national rémunérant le travail aurait dû s'accroître en leur sein.

En plus du progrès technique, de la mondialisation commerciale et de la globalisation financière, d’autres facteurs ont pu contribuer à déformer le partage de la valeur ajoutée au profit du capital. Par exemple, la hausse de la concentration dans plusieurs secteurs a pu accroître la part du capital et déprimer la part du travail [Autor et alii, 2017]. En outre, certains politiques économiques, notamment la réduction de l’imposition sur les entreprises, ont pu inciter les entreprises à substituer la main-d’œuvre par du capital. Enfin, des changements institutionnels comme le recul du syndicalisme ont pu contribuer à réduire le pouvoir de négociation des travailleurs.

Selon l’analyse menée par Mai Chi Dao et ses coauteurs, les avancées technologiques constitueraient la principale cause de la baisse de la part du travail dans les pays développés ; elles expliqueraient en l’occurrence environ la moitié de celle-ci. Les pays les plus exposés à l’automatisation des tâches routinières auraient été davantage exposés à la déformation du partage de la valeur ajoutée. La technologie et l’intégration expliqueraient ensemble près de 75 % de la baisse de la part du travail en Allemagne et en Italie et près de 50 % de la baisse de la part du travail aux Etats-Unis. Dans les pays émergents dans leur ensemble, ce sont la mondialisation et la participation aux chaînes de valeur mondiale (la fragmentation des processus productifs) qui contribueraient en premier lieu à la baisse de la part du travail. Le déclin des parts du travail provoqué par la technologie et par l’intégration commerciale et financière a surtout affecté les travailleurs moyennement qualifiés. Ce résultat est cohérent avec l’hypothèse selon laquelle ce sont les travailleurs moyennement qualifiés qui réalisent généralement des tâches routinières et qui sont ainsi les plus exposés à l’automatisation : le progrès technique provoque en fait une polarisation de l’emploi et des salaires en faisant disparaître les emplois moyennement qualifiés. 

 

Références

AUTOR, David, David DORN, Lawrence F. KATZ, Christina PATTERSON & John VAN REENEN (2017), « Concentrating on the fall of the labor share », NBER, working paper, n° 23108.

DAO, Mai Chi, Mitali DAS, Zsoka KOCZAN & Weicheng LIAN (2017), « Understanding the downward trend in labor income shares », in FMI, World Economic Outlook, chapitre 3.

ELSBY, Michael W.L., Bart HOBIJN & Aysegul ŞAHIN (2013), « The decline of the U.S. labor share », Brookings Papers on Economic Activity, automne.

KALDOR, Nicholas (1957), « A model of economic growth », in The Economic Journal, vol. 67, n° 268.

KARABARBOUNIS, Loukas, & Brent NEIMAN (2014), « The global decline of the labor share », in Quarterly Journal of Economics, vol. 129, n° 1.

MILANOVIC, Branko (2015), « Increasing capital income share and its effect on personal income inequality », MPRA paper, n° 67661.

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