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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 21:16

Avec la mondialisation des échanges et l’intégration des pays émergents sur les marchés internationaux, on pourrait croire que les exportations sont devenues davantage sensibles aux coûts, ce qui rendrait plus pressant la maîtrise de ces derniers. En effet, si les entreprises voient leurs coûts de production augmenter, elles sont susceptibles de répercuter cette hausse sur les prix de vente pour maintenir leur profit ; avec l’essoufflement résultant de la demande extérieure, l’économie risque alors de connaître une détérioration de son solde extérieur, un ralentissement de sa croissance économie et une hausse de son taux de chômage. En outre, beaucoup considèrent que la dégradation de la compétitivité-coût a joué un rôle déterminant dans l’accumulation des déséquilibres au sein de la zone euro avant qu'éclate la crise financière mondiale. Ainsi, certains en ont conclu que les pays périphériques de la zone euro devaient nécessairement réduire leurs coûts pour stimuler leurs exportations et renouer ainsi avec une croissance soutenable. Le débat s’est souvent focalisé sur le coût du travail ; ses participants ont eu tendance à privilégier les coûts unitaires du travail comme indicateur de compétitivité. Ainsi, avant même la Grande Récession, beaucoup ont appelé, en France, comme dans d’autres pays avancés, à une modération salariale.

Stefaan Decramer, Catherine Fuss et Jozef Konings (2014) considèrent toutefois que peu d’études empiriques se révèlent concluantes quant à l’impact des coûts unitaires du travail sur les performances à l’export. Ils rappellent que Nicholas Kaldor (1978) remarquait dès les années soixante-dix que les pays ayant les taux de croissance du PIB les plus élevés tendaient également à connaître les plus fortes croissances des coûts unitaires du travail. Le comportement de l’économie espagnole lors de la Grande Récession pourrait illustrer le « paradoxe de Kaldor » : malgré une détérioration de ses prix relatifs à l’export, l’Espagne n’a connu qu’une chute limitée de ses exportations. Les exportations pourraient réagir à des facteurs autres que les coûts. Elles sont notamment susceptibles de dépendre de la qualité des produits : or la hausse des coûts de production en général et du coût du travail en particulier pourrait précisément être associée à une amélioration de la qualité des produits (ce sera par exemple le cas si ces derniers utilisent des composants plus performants ou si les travailleurs sont plus qualifiés). Comme le suggèrent les nouvelles théories du commerce international, les consommateurs pourraient avoir une préférence pour la diversité... 

Les plus vieux travaux ont constaté une relation faible, voire positive, entre les coûts relatifs et les exportations. Le lien entre les coûts unitaires du travail et la compétitivité à l’export n’a toutefois été exploré que par un nombre limité d’études. Par exemple, Jan Fagerberg (1988) montre à partir de données relatives à 15 pays de l’OCDE sur la période 1961-1983 que la technologie et la capacité sont à moyen et long terme bien plus importants pour les parts de marché et la croissance que la compétitivité-coût. Wendy Carlin, Andrew Glyn et John Van Reenen ont étudié la relation entre les parts de marché à l’export et les coûts unitaires du travail relatifs en utilisant un échantillon de douze secteurs manufacturiers parmi quatorze pays de l’OCDE. Même si les coûts et la technologie sont importants, ils ne parviennent à expliquer totalement les performances à l’export. Ils constatent également que la sensibilité des exportations des coûts du travail est plus faible dans les secteurs à haute technologie et dans les pays du cœur du système monétaire européen. Malgré la détérioration des prix relatifs à l’export de l’Espagne, Mónica Correa-López et Rafael Doménech (2012) estiment que la baisse limitée des exportations espagnoles lors de la Grande Récession s’explique avant tout par les décisions stratégiques des entreprises, notamment en termes de qualité, de diversification des produits ou d’investissement en capital humain.

De leur côté, Decramer et ses coauteurs ont récemment étudié la relation entre les coûts unitaires du travail et la performance à l’export pour une petite économie ouverte, en l’occurrence la Belgique. Ils utilisent les données relatives aux coûts, à la productivité et aux exportations des entreprises belges au cours de la période s’écoulant entre 1999 et 2010. Ils distinguent notamment la marge intensive des exportations (la performance à l’exportation des exportateurs belges en place) de leur marge extensive (l’entrée et la sortie des entreprises sur le marché à l’export).

Au niveau de l’entreprise, Decramer et ses coauteurs font apparaître une relation négative entre les coûts unitaires du travail et les exportations. En effet, une hausse de 10 % des coûts unitaires du travail est associée à une baisse des exportations comprise entre 2 et 4 %. L’élasticité varie toutefois d’un secteur à l’autre et d’une entreprise à l’autre. En l’occurrence, les exportations des entreprises les plus intensives en main-d’œuvre qui se révèlent être plus élastiques aux coûts unitaires du travail que les exportations des entreprises les plus intensives en capital ou les plus tournées vers le marché européen. La récente crise économique a affecté les exportations, mais l’élasticité des exportations vis-à-vis des coûts unitaires du travail n’a pas varié.

En outre, les trois économistes constatent que les variations des coûts unitaires du travail ont un impact statistiquement significatif sur la marge extensive des exportations. La hausse des coûts unitaires du travail réduit la profitabilité des entreprises qui ne sont pas présentes sur le marché à l’export, ce qui les désincite à se lancer par la suite vers les marchés extérieurs ; elle réduit également la profitabilité des entreprises exportatrices, si bien qu’elle incite ces dernières à se recentrer sur le seul marché domestique.

Pourtant, si les coûts unitaires du travail semblent effectivement influencer les exportations au niveau des entreprises, cet effet est plutôt limité, ce qui suggère à Decramer et à ses coauteurs que la transmission des coûts aux prix est elle-même limitée ou bien que la demande extérieure est peu élastique. Ces résultats iraient ainsi dans le sens des nouvelles théories du commerce internationale en suggérant que d’autres facteurs sont à prendre en compte dans l’élaboration des indicateurs de compétitivité, comme les préférences des consommateurs ou la qualité des produits.

 

Références

CARLIN, Wendy, Andrew GLYN & John Van REENEN (2001), « Export market performance of OECD countries: an empirical examination of the role of cost competitiveness », in The Economic Journal, vol. 111.

CORREA-LÓPEZ, Mónica, & Rafael DOMÉNECH (2012), « The internationalisation of Spanish firms », BBVA, document de travail, n° 12/30.

DECRAMER, Stefaan, Catherine FUSS & Jozef KONINGS (2014), « How do exporters react to changes in cost competitiveness ? », BCE, document de travail, n° 1752.

FAGERBERG, Jan (1988), « International competitiveness », in The Economic Journal, vol. 98.

KALDOR, Nicholas (1978), « The effect of devaluations on trade in manufacturers », in Further Essays on Applied Economics.

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 18:26

Durant la Belle Epoque, la Belgique a enregistré une expansion sans précédents de son commerce extérieur. Au milieu du dix-neuvième siècle, elle exportait une gamme étroite de produits à une poignée de destinations ; à la veille de la Première Guerre mondiale, le nombre de produits belges exportés a plus que doublé, tout comme le nombre de destinations à l’export. La Belgique était ainsi devenue un « atelier du monde », tout comme le Royaume-Uni un demi-siècle plus tôt. Et pourtant, la croissance de sa productivité resta particulièrement faible. Cette énigme n’est pas spécifique à la Belgique. En effet, les études empiriques n’ont pas vraiment réussi à déceler si l’essor du commerce international s’était traduit par des gains en termes de production avant 1914. 

Plusieurs explications ont été avancées pour éclairer le fait que l’essor exponentiel des échanges internationaux n’ait pas entraîné une accélération de la croissance économique. Keven O’Rourke et Jeffrey Williamson (1999) popularisé l’usage du modèle de dotations factorielles pour suivre les dynamiques de commerce et de croissance au cours de la première mondialisation. Ils suggèrent ainsi que l’échange de ressources entre le Nouveau Monde et le vieux continent a favorisé la convergence des salaires réels. Michael Huberman, Christopher Meissner et Kim Oosterlinck (2015) notent que ce portrait de la Belle Epoque aurait surpris un transporteur à Anvers de l’époque, puisque les expéditions intra-industrielles étaient alors aussi importantes que les expéditions interindustrielles. D’autres auteurs se sont appuyés sur une structure ricardienne pour dégager les vecteurs de la première industrialisation. Ainsi, Peter Temin (1997) suggère que le progrès technique favorisa la supériorité du Royaume-Uni à l’export dans de nombreux secteur. Pourtant, Huberman et alii notent que, durant la seconde révolution industrielle, la carte des exportations collait assez mal avec celle de la productivité. Par exemple, une usine textile à Gand exportait des biens vers des pays à forte productivité tout comme vers des pays à faible productivité.

Enfin, dans les modèles à la Paul Krugman (1979), caractérisés par des rendements croissants et une préférence des consommateurs pour la variété, la poursuite de la croissance économique élargit l’éventail de biens produits et exportés. De tels modèles suggèrent qu’à la fin du dix-neuvième siècle, les activités de production industrielle et d’exportation auraient dû se concentrer dans les pays les plus larges et les plus riches, en l’occurrence le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne en raisons des économies d’agglomération et l’effet du marché domestique, tandis que les petites économies auraient dû se voir exclues de l’essentiel du commerce international. En raison de sa petite taille, la Belgique apparaît dans une telle modélisation comme une aberration. En effet, elle a vu la part exportée de son PIB augmenter deux fois plus rapidement que celle des grands pays riches, ce qui lui permit d’être le cinquième plus grand exportateur en Europe en 1900.

Huberman et ses coauteurs (2015a, b) ont cherché à expliquer ce qui s’apparente à un paradoxe dans le cas de la Belgique, afin de saisir plus finement la relation qu’entretenaient la mondialisation et la croissance économique avant 1914. Ils avancent l’idée qu’un déclin des coûts fixes fut un facteur explicatif du boom des échanges aussi important que le déclin des coûts variables (notamment les coûts de transport). Les grands pays ont un avantage naturel pour l’exportation des biens. La Belgique a su toutefois réduire ses coûts fixes à l’échange, notamment grâce au développement d’un puissant réseau diplomatique qui servit plus de 70 pays en 1910 et qui facilita ainsi l’exportation des produits belges vers ces derniers.

Les trois auteurs ont alors examiné l’effet des différents types d’entreprises et de la différenciation des produits sur le boom des échanges. Ce dernier fut plus intense dans les secteurs qui présentaient un degré élevé de différenciation des produits, parce que les marchés de ces biens furent moins concurrentiels ; il fut également plus important dans les secteurs au sein desquels les entreprises furent plus homogènes ou similaires, parce qu’un faible changement des coûts d’échange permettait à davantage de nouvelles entreprises d’entrer sur le marché, en particulier sur les marchés de biens différentiés. Dans les secteurs des nouvelles technologies, comme les tramways, le degré élevé d’hétérogénéité des entreprises amplifia l’impact du commerce sur la productivité. Par contre, dans d’autres secteurs, notamment les vieux secteurs comme le textile, le degré élevé d’uniformité des entreprises réduisit l’impact du commerce.

L’ouverture à l’échange devrait théoriquement conduire à l’élimination des entreprises les moins productives au profit des entreprises les plus productives, les ressources des premières étant alors réallouées vers les dernières [Melitz, 2003]. Cet effet positif n’a toutefois pas été le seul à jouer sur la productivité. En fait, en Belgique, la chute des coûts d’échange a incité des entreprises jusqu’alors non compétitives à se lancer dans l’activité à l’export. Au fur et à mesure que la part exportée du PIB s’accrut, la part des entreprises performantes se contracta, si bien que le revenu par tête ne connut alors qu’une croissance modeste. Contrairement aux prédictions théoriques, la mondialisation a eu l’effet de soutenir la vieille économie peu performante plutôt que d’entraîner une réallocation des ressources vers les nouveaux secteurs plus dynamiques.

 

Références

HUBERMAN, Michael, Christopher M. MEISSNER, & Kim OOSTERLINCK (2015a), « Technology and geography in the second industrial revolution: New evidence from the margins of trade », NBER, working paper, n° 20851.

HUBERMAN, Michael, Christopher M. MEISSNER, & Kim OOSTERLINCK (2015b), « Globalisation everywhere, except in the growth numbers: Pessimism reaffirmed? », in VoxEU.org, 6 février.

KRUGMAN, Paul (1979), « Increasing returns, monopolistic competition, and international trade », in Journal of International Economics, vol. 9.

MELITZ, Marc (2003), « The impact of trade on intra-industry reallocations and aggregate industry productivity », in Econometrica, vol. 71.

O'ROURKE, Kevin H., & Jeffrey G. WILLIAMSON (1999), Globalization and History: The Evolution of a Nineteenth-Century Atlantic Economy.

TEMIN, Peter (1997), « Two views of the British industrial revolution », in Journal of Economic History, vol. 57.

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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 12:50

Les études ne sont pas encore parvenues à rendre compte des répercussions exactes de la fragmentation internationale de la production (cette dynamique complexe entremêlant à la fois externalisations et délocalisations) sur l’emploi et les salaires. Si l’on craint avant tout en Europe que les délocalisations entraînent des destructions nettes d’emplois, on craint plutôt aux Etats-Unis qu’elles fassent pression à la baisse sur les salaires. Ces répercussions dépendraient notamment du type de la main-d’œuvre. Si les emplois les moins qualifiés sont ceux qui sont les plus fréquemment délocalisés, on peut s’attendre à un creusement des écarts de salaires entre les travailleurs qualifiés et les travailleurs non qualifiés. Mais les délocalisations contribuent également  à contenir les prix dans les pays avancés, ce qui stimule les salaires réels. Si les réductions de coûts associées sont particulièrement fortes dans les secteurs employant intensivement de la main-d’œuvre peu qualifiée, la délocalisation peut réduire l’écart de salaires entres les qualifiés et non qualifiés, dans la mesure où les ressources sont réallouées dans les secteurs intensifs en travail peu qualifié. Alan Blinder (2009) suggérait que les emplois très qualifies sont tout autant susceptibles d’être délocalisés que les emplois peu qualifiés. Il prenait l’exemple des concierges et des radiologues : les concierges sont peu qualifiés, mais la nature de leurs tâches les oblige à rester sur leur lieu de travail ; inversement, l’interprétation des images médicales peut éventuellement nécessiter un diplôme du supérieur, mais les images peuvent être facilement lues à distance. Au final, la plus ou moins grande capacité d’un emploi à être délocalisé dépendrait de l’importance des informations codifiables et non tacites pour réaliser les tâches auquel il est associé, de l’importance de tâches de routine ou encore de la contingence d’une proximité géographique ou d’un contact physique.

Sascha Becker et Marc-Andreas Muendler (2014) décrivent, d’une part, comment la dynamique du commerce extérieur de l’Allemagne s’est développée entre 1979 et 2006 et, d’autre part, comment la composition des tâches réalisées par les travailleurs allemands a évolué au cours de cette période afin de déterminer si ces développements sont liés entre eux. Ils utilisent notamment les données issues des enquêtes sur les qualifications et les carrières que l’institut allemand BIBB a réalisées en 1979, en 1986, en 1992, en 1999 et en 2006. Au travers de ces enquêtes, il fut notamment demandé aux travailleurs allemands s’ils réalisaient des activités d’une liste donnée, s’ils utilisaient des outils d’une liste donnée pour réaliser leur travail ou encore à quelle fréquence des exigences de performance s’appliquaient à leur emploi. Combinées aux données relatives aux échanges réalisés par chaque secteur, les données relatives aux travailleurs allemands et aux tâches qu’ils réalisent permettent de déterminer la sensibilité de ces dernières aux flux des échanges et de déterminer ainsi l’exposition des emplois allemands aux délocalisations.

Les deux auteurs dressent plusieurs constats concernant l'économie allemande. Tout d’abord, les importations ont augmenté considérablement dans tous les secteurs, mais il y a une certaine hétérogénéité : les importations de machines et d’équipement de transport ont augmenté plus rapidement que les autres, alors que les importations de biens agricoles, à un autre extrême, ont légèrement décliné. La théorie classique met l’accent sur les échanges internationaux de biens finis. Pourtant ce sont les intrants intermédiaires qui constituent une part substantielle des importations en Allemagne (comme dans les autres pays avancés). L’importance des importations de biens intermédiaires est particulièrement prononcée pour les importations de services et les importations de fer, d’acier et de d’autres métaux, puisque les biens intermédiaires représentent plus de 80 % des biens importés au cours des trois décennies ; à un autre extrême, les intrants intermédiaires représentent moins de 40 % des importations de textiles, de vêtements et d’équipement de transport. Au cours de la dernière décennie, le commerce extérieur est passé d’un échange de biens finis à un échange de biens intermédiaires. L’importation de produits intermédiaires n’est pas un phénomène récent en Allemagne, puisqu’elle constitue la principale importation depuis 1978. La mondialisation des échanges a été plus rapide durant la fin des années soixante-dix qu’au début des années deux mille. Sur l’ensemble de la période, la part de l’externalisation étrangère dans l’ensemble de l’externalisation allemande a été multipliée par plus de 1,5, en passant de 14 % à 22 %. En fait, l’ampleur de l’externalisation est restée stable au cours des trois décennies ; seule sa composition a changé, au profit des sous-traitants étrangers et ceux-ci ont de plus en plus utilisé des intrants intermédiaires étrangers en lieu et place des intrants intermédiaires allemands.

Ensuite, Becker et Muendler constatent que les activités réalisées par les travailleurs en emploi ont considérablement changé au cours du temps. Les travailleurs réalisent différentes activités au cours du temps et ils réalisent de plus en plus d’activités simultanément. La main-d’œuvre allemande se spécialise de plus en plus dans des activités qui sont typiquement considérés comme non délocalisables ; cette spécialisation s’observe dans chaque secteur, mais non entre les secteurs. En outre, le contenu des biens et services importés par l’Allemagne est de plus en plus intensif en tâches considérées comme typiquement délocalisables. En l’occurrence, les importations allemandes augmentèrent principalement dans les secteurs qui sont intensifs en tâches considérées comme hautement délocalisables. Enfin, les changements du contenu des importations allemandes en tâches ne dépendent pas des institutions du marché du travail des partenaires à l’échange de l’Allemagne, que ce soit du niveau de leur salaire minimum et plus largement de leur degré de rigidité. Par contre, les dynamiques observées au niveau des secteurs allemands présentent une certaine covariation cohérente avec la délocalisation plus rapide dans les secteurs peu syndiqués et dans les secteurs pour lesquels les marchés du travail connaissent le moins de tensions. Ces divers constats ne sont pas incohérents avec l’idée selon laquelle les conditions prévalant sur les marchés du travail étrangers n’affectent pas les échanges allemands, mais que les conditions du marché du travail allemand peuvent accélérer ou bien ralentir la mondialisation.

 

Références

BECKER, Sascha O., & Marc-Andreas MUENDLER (2014), « Trade and tasks: An exploration over three decades in Germany », NBER, working paper, n° 20739.

BLINDER, Alan S. (2009), « How many U.S. jobs might be offshorable? », in World Economics, vol. 10, n° 2.

GROSSMAN, Gene M., & Esteban ROSSI-HANSBERG (2008), « Trading tasks: A simple theory of offshoring », in American Economic Review, vol. 98, n° 5.

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