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22 janvier 2017 7 22 /01 /janvier /2017 19:01
Le progrès technique explique-t-il les reprises sans emplois ?

Suite aux diverses récessions qui touché l’économie américaine au cours des décennies qui ont immédiatement suivi la Seconde Guerre mondiale, le PIB et l’emploi avaient tendance à fortement rebondir. Par contre, depuis le début des années quatre-vingt-dix, les reprises qui ont suivi les différentes récessions américaines ont été marquées par une faible création d’emploi : la croissance de l’emploi durant les deux années qui ont suivi le creux d’une récession s’élevait à un peu plus de 5 % avant 1990, mais elle a été inférieure à 1 % depuis. (1)

Une interprétation qui est régulièrement avancée et qui a notamment été développée par Nir Jaimovich et Henry Siu (2014) pour expliquer ces reprises sans emplois donne un rôle crucial au progrès technique : les emplois moyennement qualifiés, qui impliquent souvent des tâches routinières, c’est-à-dire des tâches qui peuvent être facilement réalisées par des machines, seraient ceux les plus exposés à la destruction lors des récessions, mais leur création serait particulièrement lente durant les expansions, notamment parce que les entreprises en profiteraient pour les automatiser ; autrement dit, les destructions d’emplois moyennement qualifiées qui surviendraient durant les récessions seraient permanentes. Par conséquent, les travailleurs moyennement qualifiés qui perdraient leur emploi durant une récession auraient des difficultés à se reclasser par la suite. Au niveau agrégé, l'ensemble des emplois tendrait à se polariser, les parts des emplois très qualifiés et peu qualifiés ayant tendance à augmenter.

Or, le remplacement des travailleurs moyennement qualifiés par des machines et la polarisation des emplois ne sont pas des phénomènes spécifiques aux Etats-Unis ; ils ont également touché le reste des pays développés. Par conséquent, si les reprises sans emplois aux Etats-Unis s’expliquent par la technologie, les autres pays développés devraient également tendre à connaître des reprises sans emplois.

Georg Graetz et Guy Michaels (2017) ont testé cette hypothèse en utilisant les données relatives aux reprises consécutives à 71 récessions dans 17 pays entre 1970 et 2011. Ils constatent que même si le PIB a effectivement connu une plus faible reprise après les récentes récessions dans les autres pays développés, cela n’a pas été le cas de l’emploi. Autrement dit, les reprises n’ont pas été faiblement créatrices d’emplois. Graetz et Michaels constatent en outre que les secteurs qui ont utilisé le plus de tâches routinières et ceux qui sont les plus exposés à la robotisation n’ont pas non plus connu ces dernières décennies une plus faible reprise de l’emploi suite aux récessions. Au final, les emplois moyennement qualifiés n’ont pas été marqués par une reprise plus lente après les récentes récessions, même dans les entreprises intensives en tâches routinières. L’ensemble de ces constats amène les deux auteurs à conclure que la technologie n’a pas provoqué de reprises sans emplois dans les pays développés autres que les Etats-Unis.

Reste alors à expliquer pourquoi les Etats-Unis se singularisent par des reprises sans emplois depuis quelques décennies. Graetz et Michaels estiment qu’il existe deux grandes classes d’explications, mais ils ne cherchent pas à trancher entre les deux. La première explication pourrait être que l’adoption des (nouvelles) technologies ne s’opère pas de la même façon, pas à la même vitesse, aux Etats-Unis que dans les autres pays développés. Une seconde classe d’explications, très hétérogène, met l’accent sur la spécificité des politiques ou des institutions des Etats-Unis par rapport aux autres pays développés. Par exemple, Kurt Mitman et Stanislav Rabinovich (2014) ont affirmé que l’extension de l’indemnisation des chômeurs lors des récessions ralentit la croissance de l’emploi durant les reprises en conduisant les travailleurs à relever leurs salaires de réservation. De son côté, David Berger (2015) estime plutôt que si la substitution des travailleurs lors des récessions et reprises a été plus intense ces dernières décennies, c’est en raison du recul des syndicats.

 

(1) Tout le monde ne partage toutefois pas ce diagnostic. Pour Laurence Ball, Daniel Leigh et Prakash Loungani (2013) par exemple, les variations de l’emploi sont restées cohérentes avec les variations même du PIB, aussi bien aux Etats-Unis que dans les autres pays développés : la « loi d’Okun » est toujours valide. Autrement dit, si les récessions qui ont touché l’économie américaine ces dernières décennies ont eu tendance à être suivies par une reprise sans emploi, c’est précisément parce que la croissance de la production a été trop faible lors de la reprise pour inciter les entreprises à embaucher. C'est alors la faiblesse de la croissance économique lors des reprises qu'il faudrait expliquer.

 

Références

BALL, Laurence, Daniel LEIGH & Prakash LOUNGANI (2013), « Okun’s law: Fit at fifty », NBER, working paper, n° 18668.

BERGER, David (2016), « Countercyclical restructuring and jobless recoveries », document de travail.

GRAETZ, Georg, & Guy MICHAELS (2017), « Is modern technology responsible for jobless recoveries? », CEP, discussion paper, n° 1461, janvier 2017. 

JAIMOVICH, Nir, & Henry SIU (2012), « The trend is the cycle: Job polarization and jobless recoveries », NBER, working paper, n° 18334.

MITMAN, Kurt, & Stanislav RABINOVICH (2014), « Unemployment benefit extensions caused jobless recoveries? », PIER, working paper, vol. 14-013.

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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 13:30
L'Afrique est en pleine transformation structurelle

En 2000, la revue The Economist qualifiait l’Afrique de « continent sans espoir » : celle-ci connaissait depuis plusieurs décennies une très faible croissance, alors même que les revenus moyens de ses habitants étaient plus faibles que sur les autres continents, notamment l’Asie de l’Est ou l’Amérique latine. Pourtant, les pays africains ont connu par la suite une période de forte croissance économique. Non seulement les taux de croissance moyens ont été positifs pour la première fois depuis plusieurs décennies et certaines des économies africaines ont même connu une croissance supérieure à plus de 6 % par an, mais les taux de croissance ont pu en outre être sous-estimés. Parallèlement, toujours à partir du tournant du siècle, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté et le taux de mortalité infantile ont fortement diminué, tandis qu’une part croissante de la population accédait à l’éducation. Bref, au cours de ces dernières décennies, nous avons été les témoins d’un véritable « miracle de la croissance africaine » et, pour l’heure, celui-ci se poursuit.

Cette accélération de la croissance économique en Afrique pourrait résulter de la transformation structurelle que connaît le continent. En effet, plusieurs études ont suggéré que l’agriculture constituait le secteur d’activité le moins productif de l'économie ; ce serait d'ailleurs particulièrement le cas en Afrique. Par conséquent, lorsque l’emploi et l’activité productive sont réalloués du secteur agricole vers l’industrie et les services, alors la productivité des travailleurs augmente mécaniquement et la croissance économique tend à s’accélérer. C’est pour cela que Margarita Duarte et Diego Restuccia (2010) ou encore Berthold Herrendorf, Richard Rogerson et Ákos Valentinyi (2014), par exemple, ont pu récemment affirmer que ce changement structurel constituait une caractéristique fondamentale de la croissance économique. Beaucoup jugent toutefois que les niveaux de productivité et les gains de productivité sont plus faibles dans le tertiaire que dans l’industrie, or la part de l’emploi de l’industrie n’augmente pas indéfiniment : à partir d’un certain niveau de développement, elle amorce son déclin. Par conséquent, une économie a beau continuer à se tertiariser, sa croissance risque de ralentir lorsque s’amorce sa désindustrialisation.

Par conséquent, selon Xinshen Diao, Kenneth Harttgen et Margaret McMillan (2017), si des pays à différentes étapes de développement tendent à ne pas présenter la même structurelle sectorielle, l’écart de niveau de vie que les pays africains vis-à-vis des autres pays pourrait s’expliquer par le fait que les premiers ne se situent pas à la même étape de développement que les seconds. Ils ont alors cherché à relier l’accélération de la croissance économique et la baisse de la pauvreté que les pays africains ont récemment connues aux transformations structurelles qui sont à l’œuvre en leur sein. Ils constatent qu’une grande partie de cette croissance et de cette réduction de la pauvreté s’explique effectivement par un fort déclin de la part de la main-d’œuvre employée dans le secteur agricole, donc par la hausse de la part des actifs employés dans l’industrie et le tertiaire.

Dans l’échantillon de neuf pays à bas revenu que Diao et ses coauteurs analysent, ils observent que la part de la population active employée dans l’agriculture (qui était en particulièrement élevée dans les années quatre-vingt-dix) a baissé en moyenne de 9,33 points de pourcentage entre 2000 et 2010, tandis que la part de l’emploi dans l’industrie augmentait de 1,46 point de pourcentage et que la part de l’emploi dans le tertiaire augmentait de 6,13 points de pourcentage. Le déclin de l’emploi agricole a été le plus prononcé parmi les femmes du milieu rural âgées de plus de 25 ans qui ont bénéficié d’un enseignement primaire. Il a été accompagné par une hausse systématique de la productivité du travail, dans la mesure où la réallocation de la main-d’œuvre s’est effectuée d’un secteur à faible productivité (l’agriculture) vers des secteurs à plus forte productivité (l’industrie et le tertiaire). Dans l’échantillon de pays qu’ils étudient, la productivité du travail s’est accrue au rythme moyen de 2,8 % par an entre 2000 et 2010 ; 1,57 point de pourcentage de cette croissance s’explique par le changement structurel. Par contre, entre 1990 et 1999, la croissance de la productivité du travail était proche de zéro et le changement structurel tendait en fait à freiner la croissance économique. Lorsque Diao et ses coauteurs se penchent sur un échantillon de pays africains à plus hauts revenus, ils constatent que ces derniers ont connu la même accélération de la croissance de leur productivité du travail, mais les concernant l’ensemble de cette croissance s’explique par la croissance de la productivité intra-sectorielle.

Diao et alii ont notamment comparé le niveau des parts sectorielles de l’emploi en Afrique avec celui observé dans les autres pays, en prenant en compte le niveau de revenu. Ce faisant, ils remarquent qu’au vu des niveaux de revenu par tête en Afrique, les parts respectives de l’agriculture, de l’industrie et du tertiaire correspondent assez bien à ce que l’on peut s’attendre en observant ce qu'on pu connaître les autres pays par le passé. En outre, bien que la part de l’industrie dans l’emploi ne s’accroisse pas rapidement, cette part n’a pas atteint son pic dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et elle continue de s’accroître.

La forte croissance que l’Afrique a connue ces dernières décennies n’est donc pas due (seulement) à des facteurs conjoncturels, comme par exemple la hausse des prix des matières premières, mais elle tient (également) à des facteurs structurels. Diao et ses coauteurs se montrent ainsi optimistes quant à la poursuite de la croissance en Afrique : tant que le changement structurel se poursuit et surtout que la part de l’emploi industriel n’a pas encore atteint son pic, la croissance africaine va se poursuivre. Toutefois, certains comme Dani Rodrik (2015) ont pu remarquer qu’à mesure que le temps passe, la part de l’industrie tend à atteindre son maximum de plus en plus tôt, relativement au niveau de vie : les pays en développement feraient aujourd’hui face à une « désindustrialisation précoce » (premature deindustrialization) par rapport aux pays qui ont amorcé leur développement plus tôt. Autrement dit, les pays africains risquent de ne pas profiter autant de l’industrialisation que n’en ont profité les autres pays.

 

Références

Diao, Xinshen, Kenneth Harttgen & Margaret McMillan (2017), « The changing structure of Africa's economies », NBER, working paper, n° 23021, janvier.

DUARTE, Margarita, & Diego Restuccia (2010), « The role of the structural transformation in aggregate productivity », in Quarterly Journal of Economics, vol. 125, n° 1.

Herrendorf, Berthold, Richard Rogerson & Ákos Valentinyi (2014), « Growth and structural transformation », in Aghion & Durlauf (dir.), Handbook of Economic Growth, vol. 2.

RODRIK, Dani (2015), « Premature deindustrialization », NBER, working paper, n° 20935, février.

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15 janvier 2017 7 15 /01 /janvier /2017 18:47
Quel est l’impact de l’immigration sur le niveau de vie ?

Beaucoup des natifs des pays développés craignent que l’immigration fasse pression à la baisse sur leurs salaires et les expose davantage au chômage. Ces craintes sont particulièrement vives lorsque la croissance ralentit, que le chômage augmente et que les inégalités se creusent, c’est-à-dire précisément dans le contexte que connaissent plusieurs pays développés depuis les chocs pétroliers et surtout dans le sillage de la récente crise financière mondiale. Le thème de l’immigration a ainsi été très présent dans les débats qui se sont récemment tenus au Royaume-Uni, lors du référendum du Brexit, et aux Etats-Unis, lors de la campagne qui a conduit à l’élection de Donald Trump.

Si une large littérature s’est développée autour de l’impact de l’immigration sur le marché du travail domestique (sans pour autant aboutir à un réel consensus), l’impact de l’immigration sur le niveau de vie et la croissance des pays d’accueil a fait l’objet d’un nombre plus restreint d’études.

Bien sûr, l’immigration alimente la croissance du PIB. D’une part, elle contribue à accroître l’offre globale, notamment parce qu’elle met davantage de travailleurs à la disposition de l’économie. D’autre part, l’immigration stimule également la demande globale, non seulement parce que les immigrés consomment et que la consommation porte nécessairement sur des produits domestiques, mais aussi parce que les entreprises sont susceptibles d’avoir à davantage investir pour équiper le supplément de main-d’œuvre dont elle dispose. Ainsi, l’immigration agit sur le PIB peu ou prou de la même façon qu’une hausse de la fertilité, mais ses effets sont plus immédiats : puisqu’ils sont souvent en âge de travailler, les immigrés accroissent assez rapidement la population active.

Par contre, l’impact de l’immigration sur le PIB par tête est moins évident : ce n’est pas parce qu’elle accroît l’ensemble des richesses créées par l’économie qu’elle accroît forcément le revenu que reçoit chacun de ses résidents. Sur le plan théorique, plusieurs raisons amènent toutefois à penser que l’immigration est susceptible d’avoir un impact positif sur le niveau de vie [Jaumotte et alii, 2016]. Premièrement, elle peut accroître la part des actifs dans l’ensemble de la population, surtout si les immigrés sont rapidement intégrés. Deuxièmement, elle peut stimuler la productivité par travailleur. C’est évidemment le cas si les immigrés sont en moyenne plus qualifiés que les actifs du pays d’accueil, notamment via l’innovation. Mais il est possible que ce soit aussi le cas si les immigrés sont peu qualifiés, en l’occurrence si les qualifications de ces derniers se révèlent complémentaires à celles des autochtones. Troisièmement, puisque les immigrés sont souvent en âge de travailler, ils réduisent les ratios de dépendance et tendent à contribuer aux prélèvements obligatoires, en particulier s’ils sont rapidement intégrés sur le marché du travail ; l’allègement subséquent des finances publiques permet alors à l’Etat de ralentir le rythme de ses consolidations budgétaires, voire même d’obtenir une plus ample marge de manœuvre pour stimuler l’activité économique.

Les études empiriques ont toutefois des difficultés à mettre en évidence un impact positif de l’immigration sur le niveau de vie des pays d’accueil, notamment parce que l’immigration est une variable endogène : si les données suggèrent qu’une hausse de l’immigration est synchrone avec une accélération de la croissance du niveau de vie, ce n’est peut-être pas (seulement) parce que l’immigration stimule le niveau de vie, mais peut-être (aussi) parce qu’un pays dont le niveau de vie est élevé et/ou en croissance rapide est une destination de choix pour les migrants. 

Prenant en compte la possibilité d’une causalité inverse entre le PIB par tête et l’immigration, Alberto Alesina, Johann Harnoss et Hillel Rapoport (2016) ou encore Francesc Ortega et Giovanni Peri (2014) ont constaté qu’une hausse de la part des immigrés dans la population tend à accroître le PIB par tête, et ce même après prise en compte des autres déterminants susceptibles d’influencer le niveau de vie, comme la géographie, l’éducation ou encore les institutions.

Plus récemment, Florence Jaumotte, Ksenia Koloskova et Sweta Saxena (2016) ont estimé l’impact à long terme de l’immigration sur le PIB par tête pour un échantillon restreint de pays développés. Prenant en compte la possibilité d’une causalité inverse, elles constatent que l’immigration accroît le PIB par tête des pays de destination, principalement en accroissant le taux d’activité et surtout en stimulant la productivité du travail. En l’occurrence, selon leurs estimations, une hausse de la part des migrants dans la population adulte de 1 point de pourcentage s’accompagne d’une hausse du PIB par tête de plus de 2 % à long terme. L’effet est plus faible que les estimations généralement obtenues par les études précédentes, mais il reste toujours significatif, surtout pour les pays développés. En outre, Jaumotte et ses coauteurs constatent que ce sont à la fois les immigrés très qualifiés et peu qualifiés qui contribuent à stimuler le niveau de vie à long terme, ce qui confirme l’idée que les qualifications des immigrés sont souvent complémentaires à l’ensemble existant des qualifications de la population. En l’occurrence, une hausse de la part des immigrés peu qualifiés tend à accroître le taux d’activité des femmes natives, notamment via la plus grande disponibilité des services aux ménages et de la garde d’enfants. Enfin, Jaumotte et ses coauteures constatent que les gains de l’immigration tendent à être largement partagés au sein de la population. En effet, si la part des immigrés n’influence pas le coefficient de Gini, l’immigration contribue à accroître aussi bien le revenu moyen des 10 % les plus riches que celui des 90 % les moins riches.

Toutes les études n'aboutissent pas forcément à des résultats aussi positifs. Par exemple, Francesco Furlanetto et Ørjan Robstad (2016) ont récemment étudié les données norvégiennes relatives à la période comprise entre le premier trimestre 1990 et le deuxième trimestre 2014. Certes, ils constatent qu'un choc d'immigration tend à s'accompagner d'une baisse du chômage (même parmi la population autochtone), ainsi qu'à exercer un effet positif sur les prix et les finances publiques à moyenne. Par contre, Furlanetto et Robstad estiment qu’un tel choc a un effet négatif sur la productivité.

 

Références

ALESINA, Alberto, Johann HARNOSS &, Hillel RAPOPORT (2016), « Birthplace diversity and economic prosperity », in Journal of Economic Growth, vol. 21, n° 2.

FURLANETTO, Francesco, & Ørjan ROBSTAD (2016), « Immigration and the macroeconomy: Some new empirical evidence », Norges Bank, working paper, n° 18.

JAUMOTTE, Florence, Ksenia KOLOSKOVA & Sweta C. SAXENA (2016), « Impact of migration on income levels in advanced economies », FMI, spillover note, n° 8, octobre.

ORTEGA, Francesc, & Giovanni PERI (2014), « Openness and income: The role of trade and migration », in Journal of International Economics, vol. 92.

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